UNE NOUVELLE FACON DE VOIR LA TV DEMAIN

Publié le par AA

UNE AUTRE FACON DE VOIR LA TV DEMAIN ,

 

EXTRAIT DU JOURNAL DU NET

 

La Banque Audiovisuelle , une société créée l'an passé par l'ancien dirigeant de Pictoris et d'Agency.com Frédéric Pie, a mis en ligne Vodeo.tv, un portail de VOD dédié aux documentaires. Avec 6.000 programmes déjà prévus au catalogue, Vodeo.tv s'impose comme l'une des offres les plus larges en matière de VOD. Pour assurer son lancement, la société a bouclé une première levée de fonds de 2,5 millions d'euros en juin dernier. Frédéric Pie précise ses ambitions.

JDN. Comment est née l'idée de Vodeo.tv ? Quel est votre positionnement ?

Frédéric Pie. Ce portail est une idée complètement folle. Mais le projet repose sur plusieurs constats, très sérieux. Tout d'abord, nous sommes des millions à nous raconter ce que l'on a vu la veille à la télévision. Or, quand on a raté quelque chose à la télé, on ne peut plus le revoir. Il fallait donc inventer un système qui permette de voir un programme n'importe quand. Deuxième constat : les rares offres de VOD disponibles aujourd'hui se focalisent sur le sport ou le divertissement, alors qu'il y a de la place pour autre chose, les audiences le prouvent. Nous avons donc voulu nous positionner sur le savoir, la découverte, la culture. Autre constat : le marché du DVD se focalise à 95 % sur le cinéma. Les producteurs de reportages, de documentaires se retrouvent donc devant de grosses difficultés pour distribuer leurs oeuvres. Enfin, et c'est le dernier constat, les gens cherchent tous les jours des informations, des livres, des magazines sur Winston Churchill, Che Guevara, le Rajastan, etc. Tous ces sujets ont déjà été exploités à la télévision, mais les programmes sont introuvables. Nous allons donc répondre à tous ces besoins, agréger toutes ces niches.

 

 

Un tel objectif demande de gros investissements, une multitude d'accords. Comment comptez-vous rentabiliser votre activité ?
Depuis un an et demi, nous avons beaucoup travaillé. Nous sommes allés à la rencontre des producteurs. Nous avons obtenu des accords pour exploiter tout ou partie de leur catalogue, soit, aujourd'hui plus de 6.000 programmes. Nous en avons actuellement 700 en ligne et ce chiffre devrait monter à 2.000 d'ici la fin de l'année. Au total, cela représente un investissement de 5 millions d'euros, mais nous comptons atteindre la rentabilité sous 30 mois. Car il faut comprendre que les producteurs ont tout à gagner avec notre système. Ils ont chez eux des programmes qu'ils ne monétisent pas. Nous négocions des accords sur ce catalogue, puis nous prenons en charge tous les coûts de numérisation et de transformation de ces programmes. Aucun risque, donc, pour le producteur, c'est même une belle opportunité pour lui. Ensuite, nous fonctionnons sur un modèle de partage des revenus, avec environ un tiers reversé au producteur. Nous partons sur un prix de 3 à 9 euros pour chaque vidéo téléchargée, et de 2 à 5 euros pour une vidéo en streaming. C'est sans doute encore cher pour beaucoup, mais il ne tient qu'aux gens de venir nombreux et aux producteurs de nous rejoindre pour faire baisser les prix.


Comment voyez-vous évoluer Vodeo, et plus généralement le marché de la VOD  ?

 

Pour ce qui nous concerne, nous allons diversifier nos formules de paiement. Aujourd'hui, seuls des paiements à l'acte sont possibles. Avant la fin de l'année, nous lancerons des forfaits pré-payés comme cela existe dans un vidéo-club, avec un compte que l'on pourra alimenter de 50 ou 60 euros par exemple. Puis, très vite, nous souhaitons proposer des formules professionnelles ou grand public, sur abonnement, avec un certain nombre de documentaires par mois. Quant à l'illimité, je n'y crois pas : ceux qui demanderaient plus de 30 programmes par mois, soit ce seraient des gens passant leur vie devant la télévision, soit ce seraient des pirates copiant notre base de données... Au-delà de Vodeo, ma conviction, c'est que nous sommes devant un monde qui se défragmente. Il y a fort à parier que la manière de regarder la télévision va se transformer radicalement, comme le pensent d'ailleurs Google et Yahoo, qui indexent déjà les programmes télé existant sur le Web. A plus long terme, on peut même imaginer que le modèle existant sur la VOD va se renverser. Dans quelques années, nous irons peut-être voir  les producteurs en leur disant : "nous avons tant de personnes intéressées par ce sujet sur notre site, faites-en un documentaire".

Publié dans TELECOMMUNICATIONS

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